Sunday, August 9, 2009

Nam Mae Khong





Fleuve puissant, il déplace continuellement son lit
Lourd de sédiments qu’il arrache ça et là.
Il peut accoucher, au détour d’une baisse des eaux,
D’une immense dune de sable fin.

Les habitants de son rivage, cependant,
Sont souvent chassés par les éboulis,
Forcés de se déplacer ou de reconstruire leurs maisons englouties.

Les grands arbres non plus ne sont pas à l’abri.
Gisant ça et là, leurs hautes branches, seules, pointent vers le ciel,
Suppliant le passant de les tirer des fonds mouvants du fleuve.

Voie d’eau, fleuve,
Route dans le continent qu’empruntaient les marchands
Et les conquérants.
Il est maintenant utilisé par les habitants
Et les nouveaux arrivants.

Nourricier, Prince des ventres affamés,
Tu donnes généreusement de tes produits
à ceux qui veulent bien se mouiller sur tes berges.

Roi de ces lieux, tu dictes, tu imposes.
Les vivants sur tes berges s’adaptent à tes humeurs, tes édits royaux.

Six pays issus d’une histoire grandissent sur tes rives.
De tes champs poussent des paysans,
Des gens, des enfants et des chants.

Quelques rochers subsisteront
Au milieu de rapides que tu auras tracé.
Une multitude d’histoires te raconteront.
Des peuples puis des civilisations apparaîtront.
Toi, longtemps après qu’ils se soient tus,
Tu poursuivras ta sinueuse route
Toujours bien en selle, toujours invaincu,
Toujours sans rivaux.

Sois patient.
Ces hommes sans respect qui te polluent
Ne seront qu’un souffle dans ta vie.
Tu auras tôt fait de les oublier

Sébastien
E: 26-09-2002

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