Saturday, April 16, 2011

Fin


J’ai encore le goût du narghilé dans ma bouche et l’écho des pièces de backgammon résonnant sur le bois et dans mes oreilles.

J’ai encore devant mes yeux, brillants de gratitude ses sourires et ces mains tendues croisées au coin de « nulle-part » et de « sans-façon » pour nous aider à faire une partie du chemin.

J’ai encore les narines envoûtées par les volutes exotiques s’élevant de ces mets dénichés, trésors cachés, au bout ou au bord de la route.

Que c’est le temps de revenir.

Que c’est le temps de fermer ce grand livre de voyage.

Nostalgie.

Mais…

J’ai la tête pleine de tous ces papa, maman, fréro, famille, amis que j’aime et que j’ai laissé trop longtemps là-bas, sur le pas de la porte de chez moi. Bras ouverts, cœur sur la main ils m’accueilleront et je reprendrai ma place parmi eux comme si je revenais du p’tit dépanneur. Sans plus, ni moins, je ne serai enfin que Sébastien.

Le p’tit dépanneur et la vie au Québec ont aussi leurs effluves enivrantes. Elles ont trotté dans ma tête, allant, revenant au gré de nos envies simples de choses de chez nous.

Faut bien le fermer ce grand livre pour pouvoir en ouvrir un autre bientôt mais je vais bien verser quelques larmes, de peine et de joie, lorsque je m’envolerai dans le grand boeing bleu de mer (Charlebois).

Je reviens à deux, amoureux et serein avec les échos du monde résonnant en moi.

« C’est loin mais c’est chez nous » (Vigneault)

Sébastien xxx

E: Juillet 2003 

Saturday, April 2, 2011

Va-t-en


Donne-moi
une plume,
du papier.

Puis va-t-en,
loin,
loin de moi.

Va-t-en que je t'aime
plus.
Va-t-en que je
m'exprime.

Emporte 
tes odeurs fraîches,
ton humeur moqueur,
ton amour pétillant.

Loin de moi
j'ai plus besoin
de toi.

Laisse-moi
écrire en peine,
en triste.

Sentant
se glonfler le coeur,
crier l'âme,
rompre l'étincelle,

au son de notes
mélancoliques
rappelant le vide
du temps
sans toi.

La plume rêche
racle et étend
le noir sur le blanc,

souffrance artificielle.

Les mémoires
coulant
sur les noirs récifs...

Jamais ne me quitte
plus que du temps
m'en faut.
Je sacrifie
la plume agile
contre les yeux
brumeux.

SB
E: 2 avril 2011