Saturday, June 13, 2009

Rodin




Le visage, d'argile façonné,
se fendille et s'effrite un peu plus.
Les fissures de l'oubli courent,
du haut au bas de son front,
de gauche à droite de ses joues.
Elles créent un regard lourd
de la rigidité du matériaux.
La jeunesse de la matière,
la malléabilité des jeunes cœurs,
ont quittés cette pièce
lorsque la dernière goutte d'eau
se laissa évaporer.
La poussière tombe,
les morceaux se détachent,
L'œuvre est marquée
par l'expérience de la douleur.

Un retour de l'artiste
qui soignera la pièce
en corrigeant dans la glaise
les vestiges du temps,
peu consolider les maux
et rendre vie au portrait.
Le buste ainsi rajeuni,
pourra se fortifier
d'un travail complété
lorsque le blanc nacré du marbre
aura épousé son ombre,
patiemment ciselé.
Il vieillira désormais
au rythme que bat le temps,
sans craindre jamais
d'être désagrégé d'ici un printemps.

Sébastien
E: 13 juillet 98
R: 30 août 98

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